Cette sortie d’escalade, on l’attendait avec impatience depuis la fin des vacances d’été. On avait quelques incertitudes côté participants, mais finalement, on a réussi à réunir une équipe de quatre grimpeurs bien motivés : Émilie, Elisabetta, Guillaume et Tommaso. Direction l’Ariège et les Pyrénées pour quatre jours d’aventure !

Jour 1 : Arrivée à Calamès et une rencontre inattendue avec les chèvres

On commence en beauté avec un départ en train de nuit depuis Paris Austerlitz. Le trajet est plutôt tranquille, même si certains trouvent que le confort du train couchette laisse un peu à désirer.

À 9h, on arrive à Tarascon-sur-Ariège, légèrement ensommeillés mais excités par ce qui nous attend.
On récupère notre fidèle véhicule, un Citroën C4 confortable, bien pratique pour trimballer tout le matos. Avant de partir grimper, on fait un détour par notre hébergement : une magnifique maison en pierre, super spacieuse, idéalement située, parfaite pour se détendre après les longues journées de grimpe.

Rapidement installés, on ne perd pas de temps et on file vers notre première destination : la grande paroi de Calamès. 5 min de voiture et 20 minutes d’approche plus tard, nous voici aux pieds du secteur Pilier des Cathares. L’objectif initial, c’était la grande voie Pour Lubelline, mais en arrivant, on tombe sur un comité d’accueil plutôt inattendu : une dizaine de chèvres sauvages qui broutent tranquillement au pied de la voie. On rigole, au début, mais en voyant leur obstination à ne pas bouger d’un poil, on décide de changer de plan…

On opte finalement pour un mélange de 3 voies : on démarre par Rioby (3 longueurs en 5b-5c+) puis on bifurque vers Rio et enfin vers le Pilier des Cathares. Guillaume ouvre la voie, tout se passe bien jusqu’à au moment de poser la deuxième dégaine. Et là, surprise : les chèvres reviennent à la charge et commencent à mâchouiller nos sacs et chaussons à côté de nous ! On est tous pris de court, et c’est un petit moment de panique, mais finalement, elles se lassent et finissent par repartir.

L’escalade est géniale, la roche calcaire est hyper adhérente et la vue devient de plus en plus spectaculaire au fur et à mesure qu’on monte. On découvre aussi l’équipement du coin, qui fait travailler le mental. On a eu raison de prendre une bonne marge dans le niveau. Après avoir enchaîné toutes les longueurs, on atteint le sommet juste au moment où un léger crachin se transforme en arc-en-ciel complet. Magique ! Le temps que la deuxième cordée arrive, le soleil est déjà de retour. On prend le temps de visiter les ruines du château en haut du Calamès, et redescendons tranquillement par le sentier.

Sur le chemin du retour, on découvre plusieurs grottes et des secteurs remplis de couennes physiques, idéal pour les amateurs de bloc. Pour clôturer cette journée déjà bien remplie, on s’arrête devant la magnifique paroi de Sinsat, un mur impressionnant qui regorge de grandes voies de haut niveau. On se dit déjà qu’on aimerait bien en tester une dans les prochains jours, les voies semblent valoir la bonne heure de marche d’approche.

Il est trop tard pour faire les courses, alors on opte pour un dîner simple et convivial dans un bar à tapas du village. L’esprit d’équipe est là, on rigole en repensant à l’épisode des chèvres et on planifie la journée du lendemain autour de quelques plats espagnols.

Jour 2 : La Dent d’Orlu et la grande voie « A Bisto de Nas »

On ne traîne pas le lendemain matin, départ très tôt pour la Dent d’Orlu, une célèbre montagne en forme de dent qui domine toute la vallée. Aujourd’hui, on s’attaque à la grande voie A Bisto de Nas : 10 longueurs de dalle, avec des cotations allant de 5A à 5C+, pour un total de 400 mètres de grimpe. On commence à 1800 mètres d’altitude et on termine à 2200 mètres, le tout sur du pur granite. D’après le topo, il n’y a que neuf dégaines à poser, donc avec des points bien espacés, ce qui promet une bonne dose d’engagement !

On monte dans notre C4 qui se retrouve à affronter un chemin de terre bien abîmé. La pauvre voiture n’en peut plus, mais elle tient le coup jusqu’au bout. Ensuite, on attaque une approche d’une heure avec 500 mètres de dénivelé à travers la forêt, puis le long d’une crête et d’un col. Autant dire qu’on arrive bien échauffés au pied de la voie ! Et la vue est déjà grandiose: on est entouré de vallées et de montagnes, on voit au loin des sommets pyrénéens. On tâtonne un peu à trouver le départ de notre voie, qui démarre plus haut que les autres sur la dalle. 

À 11h, Guillaume et Tommaso lancent la première cordée, suivis d’Émilie et Elisabetta. La dalle est incroyable, le granite offre une super adhérence et les longueurs s’enchaînent bien. Mais au bout de six heures de grimpe, on commence tous à avoir mal aux pieds ! En arrivant au sommet, petite surprise : pour rejoindre le chemin de retour, il faut grimper en traversé 10 m bien exposé, sans aucune protection. Tommaso, fidèle à lui-même, se lance en free solo pour aller installer un relais sur une voie voisine. Ensuite Guillaume sécurise la traversée pour les autres avec une main courante.

Arrivés au sommet, on est plongés dans une mer de nuages, une ambiance irréelle et apaisante après tant d’efforts. La descente par le chemin se fait longue, et on arrive à la voiture exténués. De retour à la maison, une petite équipe de la FSGT Toulouse nous rejoint pour un dîner convivial à base de pâtes, et on discute escalade et fonctionnement des assos. Super ambiance.

Jour 3 : Repos, visite de Foix et la grotte de Lombrives

Le réveil est plus tardif ce matin, la fatigue de la veille se fait sentir. Après un petit-déj tranquille au soleil, la météo annonce de la pluie pour l’après-midi. On opte donc pour une journée plus tranquille. Direction Foix pour une petite visite, suivie d’un délicieux repas marocain.

Dans l’après-midi, on part à la découverte de la grotte de Lombrives, la plus grande grotte d’Europe avec ses 14 km de galeries. On n’en visite que deux kilomètres, mais l’expérience est incroyable. La salle principale, surnommée “La Cathédrale”, est gigantesque et on apprend qu’ils y organisent des concerts pour Noël. On peut même faire des visites de cinq heures avec la frontale pour explorer les parties les plus reculées… ça donne des idées pour une prochaine aventure !

Jour 4 : Couennes à Montcalm et péripéties avec la SNCF

Pour notre dernier jour, on avait prévu de faire quelques couennes dans le secteur de Montcalm, près d’Auzat, à 20 min de voiture de Tarascon. Mais à peine arrivés au parking, on reçoit un SMS de la SNCF : notre train de retour est annulé, il va falloir passer par Toulouse ! La SNCF ne peut nous donner plus de détails par téléphone. Un peu dégoûtés, on fait donc demi-tour pour récupérer plus d’infos à la gare Tarascon. Notre amour pour la SNCF en prend un coup, mais bon, ce sont les aléas du voyage.

Après avoir un peu galéré à trouver le bon secteur, on arrive finalement à Montcalm haut, une belle paroi en granite cachée dans la forêt. On commence par quelques voies faciles en 5 pour s’échauffer, avant de se lancer sur du plus dur. La voie la plus marquante de la journée ? L’homme des carrières, un 6a+ technique mêlant dalle et dièdre, avec une esthétique impressionnante. La roche est sublime et la grimpe fluide. Si vous passez dans le coin, c’est à ne pas manquer !

Finalement, le retour vers Paris se passe sans encombre, malgré les péripéties SNCF. On arrive à 7h du matin, juste à temps pour une douche rapide avant d’enchaîner avec une journée de boulot, mais avec la tête pleine de souvenirs d’une sortie exceptionnelle.