« Ce qui se passe en Corse, reste en Corse ! »

La force de cet adage est telle que ce compte rendu a bien failli ne jamais exister. Il serait pourtant dommage de ne pas partager, à défaut des maintes anecdotes, au moins les paysages grandioses et les falaises sculptées, qui furent toute la richesse de ce séjour.

Cette sortie, organisée du 4 au 12 juin par Grimpo6 et largement squattée par des Roc14iens et un 9apic-ien, se corse dès le départ. De violents orages nous clouent au sol d’Orly pendant plus de deux heures, dans l’attente d’une éclaircie salvatrice qui nous permettra de décoller.

Passées ces intempéries, nous atterrissons enfin à Bastia puis direction Corte où nous avons passé trois jours à découvrir les différents versants des gorges de la Restonica, falaises et rivière. Pendant que certains cherchent les secteurs de couennes à l’ombre, d’autres passent de l’Ombre à la Lumière et se lancent dans les grandes voies.  Splendide grande voie surplombant le lac de Capitello à plus de 2000m d’altitude, la Symphonie d’Automne se mérite ! Outre la bonne heure et demie de marche d’approche, il faut également passer la tyrolienne sans mouiller les chaussons et braver de belles dalles bien mentales. En revanche, c’est une mélodie qui se porte peu aux vents. 

Le mercredi, journée de transition entre Corte et le col de Bavella, fut consacré à la détente et au tourisme dans Corte (« Oh ! Marchez moins vite ! On est en Corse ici… »). Tout le groupe ? Non ! Un binôme d’irréductibles grimpeurs, Sylvanix et Clémentix, résiste encore et toujours à la léthargie, et passe une dernière matinée sur le granite de la Restonica. 

Après une brève pause à la plage, cap sur le col de Bavella et ses aiguilles tranchant le ciel, découpant un paysage qui nous laisse ébahis. Pendant trois jours, couennes, petites et grandes grandes voies, sont toutes l’occasion de découvrir la beauté et le plaisir de grimper dans les taffonies (à lire taaffÔ’nies !). 

Le Dos de l’éléphant, grande (immense devrais-je dire) voie mythique avec ses belles dalles et son point à 10m, fut gravi par Sylvain et Pierre, qui  ne furent pas refroidis par la tête de bouc, signe de bon ou mauvais présage.

Enfin samedi, c’est le retour à la civilisation et à la chaleur, à Bastia, où nous passons la journée du dimanche. Après un brunch copieux quoique très light à base de beignets de brocciu et de migliaccioli du marché (« Je vais prendre un café debout. Je n’ai pas le temps de le prendre allongé »), nous visitons Bastia par petits groupes, sous un soleil de braise. L’eau de la Méditerranée est un rafraîchissement inespéré par ce temps et certains trouvent même l’occasion de faire du psicobloc. Un dernier resto à midi « Ah… Vous venez de Paris ? Eh, personne n’est parfait ! », puis c’est le retour vers l’aéroport (qui n’enthousiasma que le conducteur du bus). 

Si le départ fut tumultueux, le retour n’en fut pas moins incertain. Coincés deux heures à l’aller, le retour fut, lui, retardé de plus d’une heure pour vérification des freins d’atterrissages…

Après ce plein de paysages, de grimpe, de brocciu et de châtaignes sous toutes leurs formes, de saucissons, de Pietra, et de relations sociales dignes d’une pièce de Sartre, nous revenons chargés de souvenirs, mais il ne faudrait pas tout raconter (et surtout pas la vérité !). 

« Quels coups de feu ? Je n’ai pas entendu de coup de feu. »

PS: c’est beau les relations inter-clubs. On s’écrit même les comptes-rendus des uns et des autres…  😉 

Écrit par Jill-Léa (Roc14)